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13.08.2018 à 02 H 36 • Mis à jour le 13.08.2018 à 02 H 36 • Temps de lecture : 2 minutes
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Disparition Samir Amin, théoricien du développement inégal n’est plus

Figure de l’anticapitalisme, l’économiste franco-égyptien Samir Amin avait théorisé dans les années 70 les relations de domination Nord-Sud. Il a enseigné dans des universités françaises et a vécu de longues années à Dakar. Il est auteur de plusieurs ouvrages sur le droit, la société civile, le socialisme, le colonialisme et le développement, particulièrement en Afrique

Samir Amin, un des grands théoriciens de l’économie marxiste et maoiste du XXe siècle est décédé dans un hôpital parisien dimanche 12 août à l’âge de 87 ans.


Né le 3 septembre 1931 d’une mère française et d’un père égyptien, tous deux médecins, le célèbre économiste, directeur d Forum du Tiers-Monde, a passé son enfance et son adolescence à Port-Saïd où il obtint son baccalauréat en 1947.


De 1947 à 1957, il étudie à Paris, et décroche un diplôme de sciences politiques en 1952 avant de décrocher un autre en statistiques en 1956 et un troisième en économie en 1957.



De 1957 à 1960, il a travaillé dans l’administration égyptienne du développement économique puis en tant que conseiller du gouvernement du Mali de 1960 à 1963 , avant d’être nommé professeur aux universités de Poitiers, Dakar et Vincennes. Il a été à partir de 1970, directeur de l’institut africain de développement économique et de planification de Dakar, puis à partir de juin 1980, directeur de recherches concernant les stratégies pour le futur de l’Afrique.


À son arrivée à Paris, Amin avait rejoint le Parti communiste français (PCF), mais il se distanciera plus tard du marxisme soviétique pour s’associer pendant un certain temps à des cercles maoïstes.


La « déconnexion » pour sortir de la spirale capitaliste

Pilier de la pensée altermondialiste, il préconisait la « déconnexion » du système capitaliste, analysant particulièrement les « formes précapitalistes » des pays ayant subit la tutelle de la colonisation, notamment en Afrique.


Il doit sa notoriété à sa théorie relative au développement inégal différenciant les centres du capitalisme où l’appareil de production s’est développé et où le prolétariat peut accéder au statut de classe moyenne consommatrice et leurs périphéries, où sont produits ou extraites les matières premières transformées et valorisées dans les centres et où le prolétariat ne peut accéder à l’autonomie matérielle. Son ouvrage « Le développement inégal. Essai sur les formations sociales du capitalisme périphérique », paru en 1973 aux Editions de Minuit a eu un écho planétaire notamment pour son analyse des modes de production tributaire à la périphérie et le mode de production capitaliste au centre.


Il était considéré comme un analyste des plus lucides et intransigeants de la géopolitique postérieure à la dissolution de l’Union soviétique et des manipulations ethniques, nationales et religieuses consécutives à 1989.


Samir Amin, qui vivait à Dakar depuis de nombreuses années, était partisan de l’accomplissement des indépendances par leur affranchissement de l’impérialisme. Pour lui, les indépendances ont peut-être mis fin à la colonisation en tant que telle mais certainement pas à l’impérialisme économique. Il soutenait dans ces dernières conférences que le colonialisme, est l’abolition formelle de toute souveraineté nationale.

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